Vigne et vin au temps des foires de Champagne dans la contrée Troyenne.

 

 

        Omniprésente dans tous les pays du bassin de la Seine dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour de Paris, la vigne produit ce que les textes anciens nomment les vins «  français », ce qui signifie originaire de l’Ile de France entendu dans un sens large. Sont vins français tous les vins récoltés dans ce qui n’est pas la Picardie, Flandre, la Lorraine, la Bourgogne et l’Orléanais et la Normandie : et dont le cœur de cette production est la Seine qui forme l’axe de l’appellation. L’appellation date de 1175. Concernant les vins de la Marne, ils s’en détachent seulement à partir d’Henri IV pour devenir les vins de  Champagne.

    Le vignoble champenois, étroitement ocalisé, dépendait avant tout, pour l’écoulement de sa production, de la rivière. Il n’avait rien à voir avec les célèbres foires de Champagne… L’un, le vignoble dépendait étroitement de la voie navigable ; les autres marchands se contentaient de couper au plus court à travers les terres en suivant leurs bêtes de somme. On peut penser que les marchands qui convergeaint vers les foires avaeint l’occaions de dégiuster les productions locales et qu’ils ont dû plus d’une fois en être les ambassadeurs ; ainsi qu’expliquerait que le vin de Bar-sur-Aube ait été prisé très tôt en Flandre et en Hainaut.

    Les habitants vendent probablement leurs vins au marché local tous les samedis ce que nous savons c’est qu’en 1386-1404, sur la liste de vins qui figurent dans la cave des ducs de Bourgogne à Arras, les vins de Bar-sur-Aube sont parmi ceux qui sont le plus souvent mentionnés. La cave Ducale à Lille, en 1388, contient une queue de vin de Bar-sur-Aube »

Quand Jean de Champigny meurt dans son hôtel de Troyes en 1400, il ya dans sa cave un seul tonneau de vin vieux de quatre ans sur dix huit tonneaux, et c’est du Chablis ce qui laisse présager que non seulement c’était un bon vin mais qu’il était de garde.

Comme le dit Bourquelot, quant aux vins du cru, quelques-uns ont vu leur réputation s’établi depuis et s’accroitre ; d’autres sont vtombés dans l’oubli… Chablis en conut le sfaveurs et je m’en expliquerai entre la Champagne et Saint-Quiriace.  

Dans le poème la Bataille des vins, il y a une distinction des vins :

« Vin d’Espaigne, vin de Provence,

de Montpellier et de Nerbone,

 de Bediers et de Quarquassone,

 de Mossac, de S. Melyon,… vin de Soissons,

vin d’Auviler, vin d’espernai le Bacheler,

vin de Sezane et de Sept-mois,

 vin d’Anjou et de Gastinois,

vin de Nevers, vin de Sancerre,

Vin de Verdelai, vin d’Auçuerre,

 de Torniere et de Flavigni,

 de S. Porchain, de Savingni,

vin de Chablies et de Biaume…

chascuns des vins se fist plus digne…

vin francois bien se deffendoient

et cortoisement se vous estes plus fors de nous,

nous sommes sades, savourous,

si ne fesons nule tempeste, a cuer, n’a cors, n’a œil n’a teste »…

        Les vins sont bons quand ils ne font ni mal au cœur ni au corps et surtout à la tête.  Malmenés nos vins du comté de Champagne, selon l’auteur, ils figurent à un rang inférieur come seroit Provins, si benoit souvent de bons vins , je vois une certaine satifcation dans la salle encore faut-il comme le dit l’auteur … quand on les faisai venir de loin.

         D’ailleurs, la sanction poètique traduit la difficulté à laquelle j’ai été confrontée : la rareté de ces vignes, de ces mentions de vin, de ces droits liés à la vigne. Troyes, étant l’une des vilel soù se tiennent les foires de Champagne, il est apparu naturel vérifier si une quelconque taxe existait sur le registre des comptes de foires de Champagne. Ce registre fait état de tous le sproduits commercés sur lesquels le comte de Champagen prélève un tonlieu, cela va du couteau, à la peau, aux draps, au fromage mais il n’y aucun vin pour ce fromage tout juste de la cervoise dont on prélève 2 deniers à 4 livres selon la mesure.

 

  • Arpent de Champagne on le connaît à partir d’août 1249 arpenta mensurada ad arpentum Campanie  il se divise en 100 perches carrées la perche du comte est de 20 pieds (42, 51 centiares) celle du roi et de 22  (51, 07 centiares) soit une différence de 200 pieds ou 9 perches donc l’arpent comtal est de 42, 21 ares tandis que celui du roi est de 51,07 ares Arpent = 2 jugères = 2 journals = 4 quartiers
  • Muid de Troyes = 12 setiers (soit 16 hectolitres)= 24 mines = 96 bichets = 192 boisseaux.
  • Tonneau (dolium) contient 4 muids. La queue 45 stiers. Le Baril contient 198 quartes.
  • Le setier = la moitié d’une pinte = la chopine

Questions de vocabulaire.

Nous connaissons les mots employés au Moyen Age à Troyes grâce à des gloses hébraïques du XIe siècle.

  • Wesde   : roseau  bâton qui sert à mesurer le vin dan un receptacle.
  • Serors :  jumelles du montant du pressoir.
  • Sarclerc
  • Sac :  quantité de raisin qu’on mettait en une fois sous le pressoir.
  • Rodognier rogner la vigne ;
  • Redorte : sort de treillis clayonnage qui enveloppe et retient ensemble les olives ou les reiains sous la poutre dans le presoir.
  • Redegier soutierer du vin le tirer au clair
  • Poison un breuvage
  • Paisels échalas ou bien pieux pour soutenir des ceps de vigne
  • Ordon rangée de ceps de vigne
  • Jumeles montants du pressoir
  • Estende : filtre pour le vin
  • Espenir épanouissement de la vigne
  • Carole :  vase à vin avec des tubes auquels plusieurs personnes peuvent boire en même temps
  • Bufet : piqette, vin de marc
  • Chienes :  moisissures, fleurs de vin
  • Feste petite pipette
  • Maiz  :huche partie du pressoir

        Le vigneron, même propriétaire de la terre qu’il travaille, n’est pas entièrement libre quand il s’agit de vendanger sa vigne. Presque partout, il doit accepter les servitudes qui pèsent sur la récolte et se plier au ban des vendanges. A l’exception des vignes closes sassimilées à des jardins, le vigneron doit attendre que le seigenur de la terre, en vertu du droit de ban, l’autorise à entrer dans ses vignes.

C’est le seigneur qui décide procurant de multiples atouts :

  • Vendange quand il veut, souvent un ou avant le sautres
  • Trouver à bon marché des vendangeurs inoccupés
  • Mettre à l’abri plus facilements a récolte
  • Passer le premier au pressoir seigneurial.

Il fait des dons soit

  • En alleux
  • En fief : Thibaud IV confirem à l’abbaye de Clairvaux les dons de son oncle Hugues, ses propres dons et les dons daits ou à faire sur son propre fief. Le propriétaire doit payer un cens comme celui.
  • Vassalité exprimée item ces choses supposées… de bonne mémoire le comte Henry jadis conte de Champagne fondateur principal de la dite eglise en est pour la fondation acroissement dicelle eglise avec et autres choses fut aussi de saint estienne  donne le peage de tous vasseauls  admenez audit Troyes … les vin veus et admenez des villes qui ne doivent que petit peage … Verrieres, Dosches, Clerey  Bouilly, Joigny, Lirey, Longevielle, Les Noes deux ou trois livres au lieu de VIII.

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